Étymologie, toponymie, topographie
I/ Étymologie
L’origine du nom de Saint-Rémy vient du latin Remigius qui désignait le peuple gaulois des Rèmes (La guerre des Gaules de Jules César). Leur nom signifie «les premiers».
Le chef-lieu des Rèmes était Durocorter (Durocortorum en latin), actuelle Reims, par ailleurs ville de Saint Rémi, évèque de Reims mort en 533, celui-là même qui baptisa Clovis 1er en 496 environ. Le nom du village était celui de l’église. En France, 53 villes portent le nom ou s’en rapprochant. [1]
[1] Cercle généalogie Chalon sur Saône
Prononciation
La prononciation actuelle (2020) est Saint-Rémy.
Cependant, les habitants les plus âgés prononcent encore Saint R’my, qui, selon M. André BAILLY, ancien Président de le Société d’Histoire et d’Archéologie de Chalon (SHAC), aujourd’hui décédé, était la prononciation correcte :
«M. André BAILLY, dans une petite causerie : « Comment l’histoire peut s’écrire », cite quelques exemples fâcheux, ne correspondant pas à l’Histoire ni aux documents qui subsistent.
… On voit la même faute à Saint-R’my (Saint Remigius), où le village paraît avoir disparu au profit d’une petite ville, formée d’étrangers qui imposent Saint-Rémy ; les autorités ont bien créé un blason ayant une allure ancienne (roue éduenne, colonne romaine), mais nient les siècles de Saint-R’my comme si elles en avaient honte.»…[1]
Gentilé
Les habitants se nomment les San-Rémois et les San-Rémoises.
[1] SHAC – TOME 52 1982-1983
II/ Toponymie
Evolution du nom de Saint-Rémy
Capellanus de Sancto-Remigio, 1211 (Ferté, H 26).
Saint-Remey près de Chalon, 1360 (C.O., B 11538, f. 6).
Sanctus-Remigius prope Cabilonem, 1366 (C.O., B 10513).
Saint-Remy, 1381-82 (C.O., B 11539, f. 46).
Saint-Romey, 1394 (C.O., B 11540, f. 25).
Saint-Remi, 1431 (C.O., B 11547, f. 26).
Saint-Reymy, 1464 (C.O., B 431).
Saint-Remy prez de Chalon, 1473 (C.O., B 11723, f. 249).
Sainct Remy lez Chalon, 1503 (C.O., B 11730, f. 361).
Sainct Remy prés Chalon, 1548 (C.O., B 10627).
Saint-Remy, 1666 (C.O., C 2887, f. 981).
Saint-Remy-sur-Saône, 1783 (Nouveaux états généraux, f. 274 v.).
Saint-Remy, 1790 (Archives nationales, D IVbis 89).
Bellevue sur-Saône, 1793 (Lexique Noms révolutionnaires, p. 671).
Saint-Remy, an X (bull. des lois, n° 157).
Prononciation traditionnelle : Saint-Remi (et non Saint-
Rémi).
En 1789, Saint-Remy dépendait des bailliages et recettes de Chalon-sur-Saône. Son église, sous le vocable de Saint-Remi, du diocèse et de l’archiprêtré de Chalon-sur-Saône (anc.archiprêtré de la Montagne), à la collation de l’évêque.
Chapelle Saint-Pantaléon à Escles.
Pendant la période intermédiaire, Saint-Remy a fait partie du canton de Varennes-le-Grand.
SAINT-REMY, anc. faubourg, commune de Chalon-sur-Saône.
1844 (Etat-major). Avant 1855, commune de Saint-Cosme.
III/ Topographie
Saint-Rémy fait partie aujourd’hui du canton-sud de Chalon sur Saône. La majeure partie de son territoire est située dans un quadrilatère délimité au nord par une voie ferrée secondaire (qui sépare Saint-Rémy des Charreaux, quartier excentré de Chalon sur Saône), à l’ouest par l’autoroute A6, à l’est par la nationale 6 et la Saône, et au sud par la nationale 80 (route de Buxy).
Deux voies importantes desservent la commune : la D69 ou route de Givry, et l’ancienne « Voie Romaine », la rue Auguste Martin. Le bourg de Taisey centralise l’activité San Rémoise au-delà de l’autoroute A6. Il s’y maintient une activité agricole.
Les espaces de verdure ont été sauvegardés, malgré le développement de l’habitat et de la population.
Naissance de la commune
Saint-Rémy est connu depuis l’époque Gauloise (Eduens). Des vestiges d’une villa gallo-romaine ont été mis au jour lors du terrassement en 1970 de l’autoroute A6 (des mosaïques de fresques découvertes en ce lieu sont visibles au Musée Denon à Chalon sur Saône – les couleurs sont encore bien vives.), au lieu-dit «Vigne de Saule».
Avant 1789, la paroisse de Saint-Rémy était composée de deux seigneuries :
- Les seigneuries de Taisey Escles et Cortelain qui appartiennent à la famille Burgat depuis 1712, domaine opulent avec ses bois, ses vignes, ses terres, ses moulins et le Château de Taisey (maison forte avec sa tour carrée qui subsiste et le château du XVIIème).
Photos Collection Raphäel Coulon
La seigneurie de Saint-Rémy qui appartient au Duc de Rohan-Chabot depuis 1758, bien plus modeste, avec 2 ha de terres labourables, 12 ha de prés, une vigne de 6 ha et le moulin de Droux et sa modeste maison à colombages qui tient lieu de château.
En 1790, le 20 février, naît la commune de Saint-Rémy.
En application du décret du 14 décembre 1789 de l’Assemblée Nationale, des affiches sont apposées à Saint-Rémy et le dimanche 7 février 1790 une publication est faite à la messe paroissiale pour fixer au 20 février 1790 la convocation de « l’assemblée des habitants de la communauté de Saint-Rémy pour l’organisation de leur municipalité.
Le procès-verbal de cette Assemblée du 20 février 1790 apporte les précisions suivantes
« La population de la communauté de Saint-Rémy et des hameaux qui en dépendent est composée de 716 «âmes» réparties dans 147 «foyers» comprenant :
- 126 hommes «tenant feu»
- 143 femmes dont 21 femmes «tenant feu»
- 163 enfants mâles et 178 enfants femelles
- 52 domestiques mâles et 54 domestiques femelles.
Seuls 85 hommes participeront au vote. Ce sont les citoyens «actifs», assez aisés pour payer un impôt au moins égal à trois journées de travail. Tous sont aussi éligibles à la Municipalité qui devra comprendre 17 membres – dont «1 maire, 5 échevins, 1 procureur et 12 notables».
L’élection eut lieu à bulletin secret – chaque électeur rédigeant son billet et le déposant dans un vase.
Le 1er acte de l’Assemblée fut de désigner par voix du scrutin «un président » et un «secrétaire-greffier» responsable du bon déroulement de l’Assemblée.
Furent élus respectivement le «Sieur Pelgrin, notaire à Taizey» à la présidence et le «Sieur Lazare Grizeaud, bourgeois à Saint-Rémy» au poste de Secrétariat de l’Assemblée.
Le dépouillement de 4 scrutins fut effectué par les 3 scrutateurs désignés au préalable par l’assemblée.
1er scrutin : Sieur Pelgrin, élu 1er maire de Saint-Rémy avec 50 voix
2ème scrutin : les 5 échevins élus à la majorité absolue sont :
Claude Dupoint, laboureur à Saint-Rémy (57 voix)
Pierre Derain, laboureur à Escles (50 voix)
François Vizier, laboureur à Saint-Rémy (47 voix)
Joseph Dard, maréchal-ferrand à Taisey (46 voix)
S.Vattet, fermier à Cortelin (45 voix)
3ème scrutin : élu «procureur de la commune» : Jean Baron, laboureur à Taisey (49 voix)
4ème scrutin : les 12 «notables» élus, tous «laboureurs» (c’est-à-dire paysans propriétaires) furent dans l’ordre des voix obtenus :
Louis Gautheron l’ancien (Taisey), Marcel Bergerot (Taisey), Claude Roufard (Saint-Rémy), Alphonse Champion (Cortelin), Jean Poulet (Taisey), Hugues Leborgne (Taisey), Louis Friaud (Saint-Rémy, Louis Gautheron le jeune (Taisey), Charles Jacquet (Taisey), Pierre L’Homme (Taisey), Jacques Goujon (Taisey) et Jacques Pernette (Saint-Rémy).
A l’issue de ces scrutins «Maire, Echevins, Procureur de la commune et Notables ont renouvelé leur serment en présence de ladite Communauté Assemblée».
L’Assemblée ayant été close, ils se sont réunis ensuite pour un premier Conseil Municipal dont la première décision fut de désigner «à une voix unanime» le Sieur Grizeaud au poste de «secrétaire-greffier de la Municipalité ». [1]
Pascale BARBIER
[1] Source Bulletin Municipal N° 12 – 1986 – article de M. Georges MONNERET.